Mercosur : une clause trompeuse pour couvrir un traité destructeur
Cet article est la traduction d’une tribune de Valérie Deloge parue dans le Magazine The Parliament : Mercosur: a misleading clause to cover up a destructive treaty
En septembre dernier, la Commission européenne a présenté aux chefs d’État et de gouvernement de l’UE l’accord commercial avec le Mercosur. Bruxelles espère une signature avant la fin de l’année 2025, pour un vote définitif du Parlement européen début 2026. Pour tenter de calmer la colère des agriculteurs, Ursula von der Leyen a promis une soit disant « clause de sauvegarde ».
Mais ne nous laissons pas duper, en réalité, cette clause n’existe pas dans le traité. C’est un protocole additionnel, bricolé à la va-vite, jamais validé par les pays du Mercosur. Une manœuvre politicienne, juridiquement fragile et inapplicable.
Cette pseudo-clause de sauvegarde ne protège rien. Elle n’interviendrait qu’après des dégâts irréversibles : effondrement des prix, explosion des importations, ruine des exploitations. Elle repose sur des critères flous et une bureaucratie lente.
Comment nos éleveurs pourraient-ils résister face à cette concurrence d’Amérique du Sud 20 à 30 % moins chère ? Toutes les organisations agricoles le disent : ce mécanisme est « inopérant » Les interprofessions de bovins, volailles, betteraves et bioéthanol dénoncent un système trop faible et trop flou. Bruxelles impose toujours plus de normes à nos agriculteurs, mais ouvre grand les frontières à des produits qui ne les respectent pas. C’est une concurrence déloyale et une absurdité écologique. Nous avons l’agriculture la plus vertueuse du monde, accepter un tel traité revient à piétiner nos propres objectifs environnementaux.
Le président français Emmanuel Macron incarne cette ambiguïté du « en même temps » : hier encore il jugeait l’accord « inacceptable » et exigeait des « clauses miroirs », aujourd’hui il s’aligne sur Bruxelles et salue une prétendue clause de sauvegarde… qui n’existe pas. Ce double discours permanent est destructeur : à Paris il promet la main sur le cœur de défendre nos agriculteurs, à Bruxelles il les laisser servir de variable d’ajustement.
Ce choix est d’autant plus incompréhensible que les consommateurs eux-mêmes rejettent ce modèle de libre-échange sans règles. Ils plébiscitent au contraire les circuits courts, le localisme, une alimentation de proximité et de qualité, respectueuse de l’environnement et des producteurs. L’accord Mercosur va donc à l’encontre non seulement des intérêts de nos agriculteurs, mais aussi des attentes de nos concitoyens. Cette opposition au Mercosur dépasse la simple logique commerciale, elle engage le futur de notre alimentation et notre modèle agricole.
Nous n’avons pas dit notre dernier mot. Le groupe Patriotes pour l’Europe a déposé une motion de censure contre Ursula von der Leyen et sa Commission indigne qui agit contre l’intérêt des peuples européens et sacrifie notre agriculture et notre souveraineté alimentaire !
Ce vote sera décisif : chaque député devra choisir entre la défense de notre souveraineté ou la soumission au libre-échange destructeur. Voulons-nous protéger nos paysans et nos consommateurs, ou abandonner l’Europe aux logiques marchandes qui détruisent tout sur leur passage ? Les Européens nous regardent !
Valérie Deloge
Député RN au Parlement européen, Agricultrice
